Jusqu'au début du 19ème siècle, existait toute une série d'îles situées entre Rions, Paillet et Lestiac (cf. galerie photos)
A partir des années 1830, un cours secondaire de la Garonne a été creusé et entretenu au détriment des différents chenaux séparant les îles qui sont comblés progressivement. Les îles sont alors réunies en deux blocs de part et d'autre du lit principal formant l'île du Grand Bern (partie sud) et l'île de Raymond (partie nord).Au fil du temps, les pratiques culturales sur l'île ont évolué : les prairies et aubarèdes (secteur où se développent des saules) ont été peu à peu remplacées par des arbres fruitiers, qui ont laissé la place aujourd'hui à la vigne et au maïs. Entre temps, l'île a également accueilli l'élevage de bovins pendant quelques années.
En janvier 2009, la Communauté de Communes du Vallon de l'Artolie prend connaissance de la vente de l'île de Raymond, alors en jachère depuis un peu plus d'un an.
Conscients de son potentiel et de son intérêt écologique fort, les élus saisissent l'opportunité d'acheter cette île dans une perspective de développement durable de son territoire : protection de la biodiversité, gestion par pâturage extensif, accueil raisonné du public, éducation et sensibilisation à l'environnement.
"Le projet s'est co-construit en étroite collaboration avec les citoyens (élection de représentants des riverains de l'île), les partenaires locaux, territoriaux et institutionnels, garantissant ainsi une large concertation."
Après une année de négociation avec la SAFER, la Communauté de Communes du Vallon de l'Artolie est retenue comme acquéreur et signe l'acte d'achat en mai 2010.
L'acquisition est cofinancée par l'Agence de l'Eau Adour Garonne et le Département au titre de la protection des zones humides et des espaces naturels sensibles devant être protégés et valorisés.
Afin de suivre une feuille de route sur plusieurs années, la Communauté de Communes du Vallon de l'Artolie a fait appel à un bureau d'études pour réaliser un plan de gestion sur cinq ans en concertation avec les acteurs institutionnels, les associations locales et les riverains de l'île.
L'élaboration du plan de gestion s'est terminée en février 2012, pour un début de mise en œuvre la même année. Le projet de renaturation du plan de gestion s'est basé sur deux objectifs principaux que sont :
- Préserver les milieux naturels et les espèces du site de l'île de Raymond qui est un Espace Naturel Sensible (ENS). Cela implique la gestion conservatoire des milieux avec notamment comme moyen de gestion, la pratique d'une agriculture biologique par pâturage ovin, respectueuse de l'environnement et des équilibres bioécologiques en présence ;
- Valoriser le site de l'île de Raymond avec l'accueil raisonné du public dans une optique de sensibilisation et d'éducation à l'environnement.
Aujourd'hui, la Communauté de Communes Convergence-Garonne est à la fois propriétaire et gestionnaire du site.
Les objectifs principaux, suivis successivement par les intercommunalités compétentes, ont contribué à la mise en œuvre d'actions phares telles que :
- La mise en place d'une expérimentation scientifique de restauration écologique des prairies menée par le laboratoire BIOGECO ;
- Des opérations de gestion des espèces invasives ;
- La création d'un plan d'eau temporaire sur la partie aval « mare expérimentale » ;
- La programmation « Découvre ton île » (6ème édition en 2019) composée de manifestations éclectiques autour de cet ENS ;
- La mise en place et la gestion d'une pépinière permettant la création d'un arboretum ;
- L'installation d'un belvédère pour l'observation du paysage ;
- La mise en place d'un partenariat avec l'association de bagueurs agréés AROBA.
Elevage et pastoralisme
Au milieu du XXème siècle, l'élevage était bien implanté sur le territoire ; un troupeau de plusieurs dizaines de têtes de bovidés paissait en effet sur l'Île de Raymond jusque vers 1960. Cette pratique agricole a par la suite été abandonnée pour laisser place à la maïsiculture.
Ce n'est qu'en 2010 que la pratique de l'élevage a repris sur l'île sous l'étiquette « élevage ovin bio » dans le cadre du projet agro-environnemental. L'île de Raymond a vu l'installation d'une éleveuse de moutons de race Scottish Black face , dans le cadre d'un bail rural et sur plus de 30 hectares .
Les premiers moutons ont pris place au sein des enclos à la fin de l'hiver 2011. Environ 200 moutons paissaient d'ores et déjà sur le site à partir du mois de mai 2011.
